samedi 22 septembre 2007

POIL A GRATTER, ces petites choses quotidiennes si énervantes…

Flic-floc

Pardon pour le retard, chers tous, mais je suis sur le départ, je quitte l’Ukraine demain pour la Pologne. Ne vous en faites pas, j’abreuverai tant que je peux ce blog jusqu’à la fin, j’ai tellement de souvenirs en stock que je veux conserver et faire partager... Rien qu’aujourd’hui (enfin, avant-hier), il a fallu que j’aille faire l’espionne en zone industrielle. Après m’être trompé de sens, j’attrape une marshroutka (mini bus) dont le chauffeur m’a profondément choquée en refoulant une pauvre babouchka qui mettait trop de temps à grimper, en lui disant « j’ai pas le temps pour vous, prenez plutôt un trolleybus ». Et il pleuvait ! Évidemment, personne n’a bronché. Je descends donc sous la pluie à ce que je croyais être l’arrêt de mon usine, et puis voilà que je me retrouve devant… le ministère de la Défense. Diantre ! J’appelle à l’usine, je me suis trompé de numéro, c’est le bâtiment d’à côté (à 500 mètres.)… Sous la pluie, je m’y rends d’un pied léger. Et je marche dans une flaque.

Métro

Oui, il y a des fois où vraiment, l’Ukraine est exaspérante. Je profite de cette anecdote pour vous relater un petit florilège de ces moments qui, j’espère, me feront rire un jour… Prendre le métro par exemple, peut s’avérer un vrai supplice. Bon, la circulation à Kiev est tellement apocalyptique, dantesque et très bouchonnée (la règle ici pour survivre au volant, c’est de faire exactement le contraire du code de la route), il est conseillé de se déplacer en métro aux heures de pointe. Mais voilà, c’est bousculades et gros qui puent garantis, pieds meurtris, épaules écrasées, chaleur étouffante… Et il se trouve encore des marchands à la sauvette qui entrent dans le wagon bondé et déclament à qui veut l’entendre, d’un ton monocorde, un discours vantant les mérites des serviettes jetables ou boîtes à crayons qu’ils vendent pour une grivna.

Divers

Il y a la nonchalance des serveurs, lorsqu’on leur demande « est ce que le WiFi marche ? » ils répondent « Ben, je sais pas », puis s’en vont vaquer à leurs occupations. Et il y a aussi, dans la galerie du métro, cette femme qui, dans son kiosque, vendait entre autres des sacs plastiques (tout s’achète ici, même les cubes de bouillon à l’unité..) qui m’a littéralement incendiée parce que je mettais trop de temps à sortir les 25 kopeks… Ah, et puis il y a eu le parcours du combattant pour qu’on m’installe internet chez moi. C’est pas faute de les avoir appelés à quatre reprises, mon (léger) accent étranger a dû les effrayer. Tout d’abord ils ne voulaient pas venir parce que j’ai un Mac et ils ne sont pas habitués. Bon, c’est stupide en soi, mais on peut comprendre. Ensuite, ils ont annulé la venue des techniciens sans raison particulière, juste, « ils n’ont pas eu le temps ». Quand on connaît les coutumes locales, encore une fois, pas étonnant. Et à ma troisième demande, la demoiselle m’a envoyé joliment valser après un dialogue de sourd à la limite de l’absurde. Sachant donc que j’étais ressortissante française, elle me demande si j’ai un visa et un numéro d’enregistrement à l’ambassade. Je la mets alors au courant que les Schengeniens n’ont plus besoin de visa pour l’Ukraine depuis la Révolution orange, merci. « Alors vous avez un document qui prouve où vous habitez, un numéro d’enregistrement ? » « heu, ben non… » « Alors vous vivez illégalement sur le territoire ukrainien » Quoi ? C’est la meilleure, me voilà renvoyée sur les roses, traitée de clandestine alors que j’essaye désespérément d’être leur cliente…

La gare

Mais je crois que le clou c’était tout à l’heure (heu… lundi dernier…), quand je suis allé acheter mon billet de train pour Varsovie. La gare est assez bondée, je me dirige vers la première caisse, me bats contre une importune mamie aux cheveux jaunes qui voulait me piquer ma place dans la queue, puis on m’annonce, une fois mon tour arrivé « ah, pour Varsovie, c’est la gare d’à côté… ». Bien, je vais à la gare d’à côté, re-attente à la caisse, « bonjour, c’est pour le 23 septembre… » « Caisse n°24, ici je ne fais que les départ du jour ». Très bien, je fais la quue à la caisse 23 « Bonjour, c’est pour le 23… » jusqu’ici tout va bien « pour Varsovie » « Caisse numéro 9, dans la salle d’à côté »… Bizarrement, je suis restée très calme. J’avais ma musique avec moi, celle qui adoucit les mœurs, alors je me suis rendue à la caisse numéro 9, où à ma grande joie il n’y avait personne, simplement la caissière m’a dit, lorsque je me suis adressée à elle « Je suis en pause, allez à côté ». Et on se plaint de la SNCF…


Enfin, je ne veux pas vous donner l’image de la Française qui ronchonne à l’étranger parce qu’ « ils ne foutent rien ces Slaves », demain je vous raconte des choses plus drôles, si j’ai le temps de mettre en ligne un billet avant de prendre mon train.

1 commentaire:

Alcibiade a dit…

Ah ces slaves, tous des voleurs incompétents !

En tout cas, c'est toujours marrant de te voir endosser le rôle de la petite française paumée au milieu d'une contrée hostile. N'oublie pas ta demi-slavitude quand même.

Sur le reste, je suis pas sûr que les serveurs soient plus sympa à Paris, le métro moins puant, la SNCF beaucoup mieux (attention, Rémi critique le service public, c'est rare)... Enfin ça doit être comme ça dans tous les pays post-communistes comme la France (heureusement Chirac nous a sauvé des griffes de la dictature égalitariste en 1986) ou l'Ukraine.